Les régulateurs de la CEDEAO tracent la voie vers la Phase 2 du Marché Régional de l’Électricité
Cotonou, Bénin — Lors d’un rassemblement historique le 22 octobre 2025, l’Autorité Régionale de Régulation du secteur de l’Électricité de la CEDEAO (ARREC) a organisé la toute première réunion de haut niveau des présidents des Autorités Nationales de Régulation (ANR) afin d’aligner les orientations stratégiques sur l’avenir du Marché Régional de l’Électricité (MRE). Cette rencontre, tenue à Cotonou, a réuni les principaux régulateurs d’Afrique de l’Ouest pour discuter de la supervision stratégique, de l’harmonisation réglementaire et de la feuille de route opérationnelle de la Phase 2 du marché régional.
Les chefs de régulation du Bénin, de la Côte d’Ivoire, de la Gambie, du Ghana, de la Guinée, du Libéria, du Sénégal, de la Sierra Leone et du Togo étaient présents, aux côtés d’opérateurs tels que GridCo et NedCo du Ghana, EGTC de Sierra Leone et CEET du Togo. Le Pool Énergétique de l’Afrique de l’Ouest (WAPP) a également participé, soulignant son rôle technique central dans le MRE.
Des experts de l’ARREC et du WAPP ont présenté l’état actuel des échanges transfrontaliers d’électricité, mettant en avant les avantages d’un marché unifié — efficacité, fiabilité et attractivité pour les investissements — tout en identifiant les défis à relever tels que la synchronisation, la gestion de la congestion et la convergence tarifaire. Ils ont clarifié les rôles institutionnels et insisté sur la nécessité de transparence, d’accès non discriminatoire et de surveillance rigoureuse dans la Phase 2.
Une session dédiée a exploré le rôle croissant des ANR, en se concentrant sur les principes tarifaires, l’architecture de surveillance et les mandats juridiques. Les participants ont demandé une note conceptuelle précisant les responsabilités des ANR en matière de compensation et de supervision, tout en soulignant le besoin de renforcement des capacités et de délimitation claire entre les marchés nationaux et régionaux.
Les discussions ont révélé un déficit d’information au niveau des dirigeants et ont validé un modèle de réunions hybrides — une rencontre physique annuelle et des briefings virtuels trimestriels. Les régulateurs ont demandé des éclaircissements sur les mécanismes de compensation, le renforcement des réseaux et l’harmonisation des codes nationaux avec le Code du MRE. La Guinée-Bissau a sollicité l’appui de l’ARREC pour la mise en place d’un organe de régulation.
Propositions clés formulées :
- Élaboration par l’ERERA d’une note conceptuelle sur les rôles des ANR
- Création d’un groupe de travail Bénin–Togo sur la délimitation des marchés
- Développement d’une plateforme numérique pour les réunions et les documents
- Lancement d’initiatives de renforcement des capacités pour les ANR
- Appui institutionnel de l’ERERA à la Guinée-Bissau
Pour améliorer la coordination, l’ERERA a proposé la désignation d’un point focal parmi les régulateurs, en nommant le président de l’Autorité de Régulation de l’Électricité du Bénin (ARE) à ce poste. Cette réunion marque une étape décisive vers une intégration régionale approfondie, avec des régulateurs prêts à jouer un rôle central dans la construction d’un marché électrique ouest-africain résilient, transparent et fondé sur des règles.

